Publiée le 14 octobre 2021

Actualité

Etiquettes de bouteilles commercialisées par la "maison Niox" à Saintes

Ce document fait partie du don d'un ensemble de « papiers » conservés par la famille Niox. Ils concernent principalement la généalogie familiale et nous renseignent aussi sur un négoce de Cognac transmis de père en fils.

Le 28 décembre 2015, les Archives départementales de la Charente-Maritime ont reçu en don un ensemble de documents conservés par la famille Niox. Désormais classés sous la cote 304 J, ces « papiers » qui concernent principalement la généalogie familiale, nous renseignent aussi sur un négoce de Cognac transmis de père en fils sur quelques… 117 ans !

Parmi les documents commerciaux remarquables, se trouvent des planches d’étiquettes qui témoignent du renom international de la Maison Niox.

Une réussite… contrariée

Il n’est pas exagéré de dire qu’Amédée Niox est une figure illustre de l’histoire de Saintes.
Né le 8 février 1831, Etienne Amédée Nicolas est le douzième enfant de Rose-Porcie Voix et d’Eutrope Niox, fabricant d’ornements d’églises et officieusement fournisseur de vin de messe. Abandonnant les études de médecine, Amédée Niox s’installe en 1857 dans le commerce des eaux de vie en s’associant à Anatole Vallein, fils de Victor Vallein fondateur du journal L’Indépendant de la Charente-Inférieure.
La jeune maison, sous la désignation « Amédée Niox, A.Vallein Fils & Co » commence par reprendre l’activité de la maison Claviez (chez qui Amédée Niox a fait « ses classes »). Elle acquiert, dès 1859, la Société centrale des propriétaires vinicoles avec « tout le matériel afférent à la marque, comprenant étiquettes, marques à feu de toutes sortes pour fûts et caisses, et de l’agencement des filiales à l’étranger ».
En 1871, alors que les affaires prospèrent, les associés sont trahis par deux agents londoniens qui, pour l’un, s’envolent avec les stocks des docks de Londres et, pour l’autre, une fortune en espèces sonnantes et… trébuchantes. La société doit déposer le bilan l’année suivante.

Une réussite… retrouvée

Amédée Niox rebondit pourtant, cette fois sans Vallein. En ardente défenseuse des Cognac, la nouvelle maison Amédée Niox et Cie retrouve même, grâce aux expositions internationales, une reconnaissance mondiale pour la très grande qualité de ses eaux de vie et pour ses liqueurs dont les prix demeurent, en outre, « fort abordables ». En pleine crise du phylloxéra, au bénéfice d’une nouvelle association contractée en 1892, « Niox » peut encore proposer à ses clients des vins de Champagne, de Bordeaux et de Bourgogne.
La maison Niox commerce avec de nombreux comptoirs en Angleterre, en Écosse et en Irlande, en Australie, dans les deux Amériques et aux Indes où la société envoie un fameux « brandy ».
Après le décès d’Amédée Niox en avril 1900, son fils Joseph Marie Daniel (un de ses 7 enfants) lui succède. La maison, en permanente évolution, connaitra encore, malgré quelques revers, de nombreuses réussites. Dans un marché totalement reconfiguré, elle cessera toute activité en 1974.


Référence

Cédric Trochut « Niox : négociant en vins et eaux-de-vie. Une maison transmise de père en fils », 2009.

Spécimen des principales marques de la Société centrale des propriétaires vinicoles

.JPG

ADCM, 304 J 119