Publiée le 16 février 2022

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Doc du mois : Émile Combes et l’affaire Dreyfus

La lettre, adressée par le capitaine Dreyfus à Émile Combes, date du 15 juillet 1906, juste après la réhabilitation définitive du capitaine par la Cour de cassation, le 12 juillet 1906.

© AD17 - FRAD17 13 J

Émile Combes a contribué au dénouement de l’affaire Dreyfus. Cette lettre, issue du fonds Émile Combes conservé aux Archives départementales sous la coté 13 J, en témoigne. Le fonds de cet homme politique a été remis en don, en 1972 et 1974, par ses petits-fils, André et René Bron, soucieux d’assurer la conservation des documents qu’il renferme.

La lettre, adressée par le capitaine Dreyfus à Émile Combes, date du dimanche 15 juillet 1906, juste après « l’œuvre de justice et de vérité qui a trouvé son triomphe dans les journées de jeudi et de vendredi », à savoir la réhabilitation définitive du capitaine Dreyfus par la Cour de cassation, le 12 juillet 1906, qui annule le jugement du conseil de guerre de 1899.
C’est l’épilogue d’une affaire qui agite les milieux politiques et divise profondément les Français durant 12 ans. L’antisémitisme y joue un rôle majeur. C’est principalement en raison de sa judéité que le capitaine Dreyfus fut accusé à tort d’espionnage au profit de l’Allemagne en 1894.

Les procès

Un premier procès devant le Conseil de guerre le condamne à la déportation perpétuelle en décembre 1894. Alors que Dreyfus est déporté à l’île du Diable, les nombreuses irrégularités de procédures et la présentation par l’accusation de faux lors du procès sont révélés par la presse.
Un nombre croissant de personnes, les dreyfusards, plaident l’innocence de Dreyfus. Ils sont surtout nombreux à gauche, et mènent leur combat au nom de la justice, de « l’humanité » et de la « République », pour reprendre les termes employés par Dreyfus. Parmi eux, Zola publie sa célèbre lettre ouverte J’accuse. La droite nationaliste, les antidreyfusards, et l’armée continuent d’affirmer sa culpabilité. Le verdict de 1894 ayant été annulé par la cour de cassation, un nouveau procès se tient à Rennes à l’été 1899. Dreyfus est à nouveau condamné, à dix ans de réclusion cette fois-ci. Il est gracié le 19 septembre de la même année, mais continue de lutter avec ses partisans pour sa réhabilitation.

La découverte de nouveaux documents falsifiés amène Émile Combes à demander à son ministre de la Guerre, le général André, une enquête en 1903. Une nouvelle révision du procès débute. Elle se conclut le 12 juillet 1906, 18 mois après la chute du ministère Combes. Le sénateur-maire de Pons a cependant joué un rôle important dans ce dénouement.

Dans cette lettre à Émile Combes, Dreyfus y exprime ses remerciements et fait part de sa « profonde admiration pour l’homme politique et l’homme d’État » qui a dirigé le pays durant près de trois ans, entre 1902 et 1905, et a préparé la séparation des Églises et de l'État.

À découvrir

Exposition, Émile Combes Cent ans après, jusqu'au 8 avril 2022 à Jonzac.
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13 J 29-45