Publiée le 4 avril 2018

Actualité

Zola à Royan

Photographié par Victor Billaud en septembre 1888.

© Arch.dép Char-Mar-92Fi_015

Les Archives départementales ont acquis en décembre 2017 un fonds photographique de 24 clichés dont certains concernent les séjours d’Émile Zola sur la côte charentaise.
Ce fonds conservé sous la cote 92 Fi est consultable en ligne.

La photographie représente Émile Zola et ses amis lors d’une escapade gastronomique (huîtres et vin blanc furent consommés à satiété), exclusivement masculine, soigneusement préparée par Victor Billaud, grand animateur de ces séjours estivaux.

On y reconnaît Émile Zola, sur la gauche, habillé de blanc. À sa droite se tient Georges Charpentier, au centre (avec la barbe blanche) le financier M. Cernuschi à la gauche duquel se trouve Théodore Duret (écrivain, journaliste, critique d’art) et, à droite de la photo (avec le chapeau clair), Fernand Desmoulin (graveur).

Sur le cliché présenté deux mondes que tout oppose se rencontrent et pour immortaliser cet évènement pittoresque, presque exotique, avec des familles d’ostréiculteurs, les amis posent dans une mise en scène très élaborée, comme souvent à l’époque.

Victor Billaud, le photographe

Victor Billaud (1852-1936) est né à Saint-Julien-de-l'Escap. D’origine modeste et doté d’une remarquable intelligence, il devient un excellent typographe dans l’imprimerie d’Eugène Lemarié (dont il épousa l’une des filles) à Saint-Jean-d’Angély.
Influencé par son beau-père, fondateur de cinq journaux, il devient un chroniqueur très actif dès 1874, créant plusieurs titres (dont la fameuse Gazette des Bains de Mer en 1879), publiant des recueils de vers, éditant des bulletins et des guides touristiques.
Installé à Royan en 1877 comme imprimeur, il fréquente rapidement le «Tout Royan » et se lie d’amitié avec les « Grands Saisonniers » dont Émile Zola.
Photographe compulsif, il immortalisera de nombreux instants de cette vie festive.

Emile Zola à Royan

Émile Zola découvre Royan pour la première fois en septembre 1886. Accompagné de sa femme, le romancier rend visite à leur ami l’éditeur Georges Charpentier, alors locataire de la villa « La Guadeloupe » à Royan.
Au bonheur de s’éloigner du tumulte parisien s’ajoutent les plaisirs de la cité balnéaire : promenades, distractions nautiques, concerts, spectacles au casino de Foncillon, réceptions mondaines…

L’année suivante, Émile Zola loue le « chalet Albert », boulevard Saint-Georges du 1er septembre au 9 octobre 1887.

En 1888, toujours accompagné de son épouse, de leurs domestiques (dont une jeune lingère qui deviendra sa maîtresse et la mère de ses deux enfants), il rejoint une nouvelle fois Royan.
C’est un homme transformé, aminci et plein de vivacité, qui investit la villa « Les Œillets », proche de celle construite par les Charpentier, le prestigieux « Paradou ». Le séjour dure du 26 août au 4 octobre .
Aux joies déjà éprouvées les années précédentes, s’additionnent des excursions comme la visite des claires de la Grève-à-Duret sur la presqu’île d’Arvert.

Cette année-là, Émile Zola va également se découvrir une nouvelle passion : la photographie…