Doc de l'été, La Wesper, premier acte

Ce document est un acte notarié de juillet 1918 passé devant Godet, clerc de notaire remplaçant maître Chauvin pendant la durée de la guerre. Il marque les premiers pas de la Wesper bien connue en Haute-Saintonge sous le nom de la Wesper ou la « Westingouze » (prononciation dérivée pour « Westinghouse »).

Aux origines de l’usine

Le site, nommé « usine de La Corbonne » à Pons, abritait initialement une sucrerie de betteraves créée en 1879, pour tenter de relever l’économie locale touchée par la crise du phylloxéra (maladie de la vigne causée par un insecte nommé "Le phylloxéra de la vigne"). Elle se transforma en distillerie dénommée « Sucrerie de l’Ouest », puis en atelier exploité par l’ingénieur William Augereau, propriétaire du Château d’Usson ou « Château des énigmes ». Il installe alors un atelier de montage destiné à ses inventions pour la sécurité et la création de freins pour les chemins de fer.

Dans le cadre de la décentralisation et en vue d’acquérir un site industriel équipé d’une sortie ferroviaire, la Compagnie des Freins et Signaux Westinghouse (CFSW) s’installe à Pons sur le site l’usine. En 1919, les Ateliers de Pons de la Compagnie des Freins Westinghouse sont officiellement créés pour la fabrication de son matériel de transfert de vapeur pour les chemins de fer et la fabrication d’appareils de chauffage (à partir de 1948).

L’usine Wesper a produit pendant près d’un siècle du matériel de chauffage et de ventilation (aérothermes, générateurs d’air) et de traitement d'air (centrales de traitement d'air, les ventilo-convecteurs et les pompes de climatisation).
Le matériel fabriqué à Pons était destiné à l’équipement de la Marine nationale et marchande, d’établissements de santé, des transports et de sites industriels commerciaux, touristiques et culturels dans le monde.

Près d’un siècle de production

Le devenir de la Wesper, sur près d’un siècle, a été scellé à celui de grands groupes industriels implantés dans le monde.
En 1919, le site de la Wesper représente 2,8 hectares dont 14 000 m² de surface bâtie. Sa superficie totale a quasiment doublé en près de cent ans. Tout au long de son activité, le site s’est développé à travers les projets d’acquisition, de cession et de transformation jusqu’à sa liquidation judiciaire en 2015.
La Wesper a eu différentes dénominations au cours de son histoire et de ses filiations. Tour à tour cédée, reprise, elle fut autant une filiale, une usine, une marque et une réputation.

À travers la Wesper, on perçoit les mutations industrielles, économiques et sociales du XX^e siècle en France et dans le monde : elle connut fusion, scission et rachat. Elle a employé en moyenne entre 160 et 300 personnes.

Les archives de la Wesper ont rejoint les fonds des Archives départementales de la Charente-Maritime en 2015 suite à la liquidation de l’entreprise. Elles sont aujourd’hui conservées sur le site de Jonzac des Archives départementales, sous la cote 1022J.